Présentation de Castlevania - New Generation

Hérétiques : ils ont osé un Castlevania sur console Sega. Arghhh. Ce Castlevania est un pavé dans la marre car il innove sur trois tableaux : la console, les héros et les niveaux.
Premièrement, après une fidélité exemplaire pour Nintendo, Konami parti en quête de reconnaissance et sûrement en quête d'un éditeur moins coûteux (développer pour Nintendo coûtait très cher, le grand N prenant beaucoup de royalties). Il trouva sur son chemin Sega, rival devant l'éternel de Nintendo, et sorti donc cet épisode de Castlevania sur la Megadrive, la concurrente de la Super Nintendo.
Ensuite ce Castlevania met en scène deux héros inédits. Le premier, assez classique est John Morris, le descendant des Belmont. Il est donc logiquement équipé du fouet légendaire. Il peut utiliser ce dernier pour s'accrocher et se balancer, tel Simon dans Super Castlevania IV. La bonne surprise vient du second héros : Eric Legarde. Ce personnage est équipé d'une lance, qui lui permet quelques cabrioles sympathiques et procure au joueur un feeling inedit.
Enfin, Dracula n'est pas l'ennemi juré terré au fond de Castlevania dans cet épisode. L'ennemi principal est la comtesse Bartley et pour l'affronter, nos amis vont devoir parcourir l'Europe entière : Castlevania en Transylvanie, Athènes en Grèce, Pise en Italie, un usine en Allemagne, Versailles en France et enfin l'Angleterre avec le château de Prosperina. Cela est un excellent prétexte à sortir du château habituel et de casser le ronron habituel.
Pour la petite anecdote, c'est à la même époque que Megaman, Probotector et StreetFighter2 sortent également sur Megadrive. Konami et Capcom décident donc de montrer aux joueurs que les jeux sont plus importants que les consoles elles-mêmes et on ne va pas s'en plaindre, même si cela à fait mal aux soldats nintendoiens de la guerre 16 bits. Seul problème pour les fans : il faut acheter les deux consoles et ça c'est pas cool.

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Voyons à présent la qualité de la réalisation sur la console de Sega. Là, c'est déjà autre chose, exceptés de rares niveaux, les couleurs sont fades, les décors vides. Les fans de chez Nintendo n'hésiteront pas à critiquer les capacités de la Megadrive, je pense cependant que le tout est inégal. Certains niveaux sont très harmonieux (le jardin de Versailles, certains couloirs des châteaux, l'extérieur de Pise), ou alors possède un petit effet spécial qui rajoute au gameplay (la tour de Pise pour ne citer qu'elle), preuve que la console possède les qualités requises. Je pense d'ailleurs que la tour de Pise et son effet de rotation est en quelque sorte une réponse aux effets de rotation de Super Castlevania IV, afin de limiter les guerres inter-consoles. D'autres niveaux par contre sont un patchwork de couleurs grisâtres et décousues. Pour la musique, certains thèmes sont très bons et inédits, d'autres vites oubliés. Au niveau de la maniabilité, rien à dire, le personnage est souple, se sert (trop rarement) de son fouet pour s'accrocher, ou de sa lance pour se propulser. Il se déplace assez rapidement, contrairement à Simon de Super Castlevania IV, ce qui rend au final le jeu un peu plus nerveux. De plus il répond au doigt et à l'oeil et on s'amuse beaucoup à faire des effets de style en se retournant brusquement avec Eric en faisant tournoyer la lance !

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L'originalité des Castlevania au fil des épisodes est la question d'un grand débat auquel on ne peut pas trop répondre simplement. Ce Castlevania apporte au moins de l'eau à la source. Certains niveaux sont du jamais vu dans Castlevania, en particulier Athènes avec un boss ... particulier (un golem de pierre patteau au possible), et surtout l'usine en Allemagne ! J'avoue que l'idée n'est pas mauvaise, mais la mise en scène fait vraiment plus penser à Probotector qu'à Castlevania. Le boss de l'Allemagne est tout comme celui d'Athènes : il a l'air stupide et sans âme. Idem pour les soldats à casque de soldat vert. (Presque aussi hors sujet que les motards de Castlevania 64)
Les armes sont classiques, et possèdent deux modes de fonctionnement : normal (un simple lancer) et le "mega-powerful" qui fait beaucoup de dégâts. Le fouet possède les upgrades classiques sauf la dernière (la quatrième) qui plutôt que d'être un fouet de feu, est un fouet d'énergie, très puissant mais un peu lent. Eric peut sauter et frapper vraiment partout et avec classe ce qui permet de se sortir de beaucoup de situations difficiles.

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Au final, je dirai que ce Castlevania est dans l'ensemble un jeu agréable et relativement riche bien qu'extrêmement linéaire. Il possède cependant quelques gros points noirs qui l'éloignent de la qualité atteinte par les DraculaX ou son concurrent direct de l'époque : Super Castlevania IV sur Super Nintendo.

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