Présentation de Lament Of Innocence

Avant de parler de Castlevania Lament Of Innocence, j’aimerai vous parler un peu de ce qui entoure cet épisode. Par ce qui entoure cet épisode, j’entends principalement qui l’a réalisé chez Konami et ce qui était attendu de ce jeu avant sa sortie, en 2003. Si vous avez lu tout ce site dans ses moindres recoins, ou que vous êtes né avec une NES dans le landeau, je suis sûr que je ne vous apprendrai pas grand-chose de neuf. Mais pour toi, jeune novice, pour qui la playstation 2 est la première console, et qui souhaite découvrir le mythe de Castlevania, il faut impérativement être instruit de quelques détails. Tout d’abord il faut savoir que Konami est une grande société et que ce ne sont pas les mêmes personnes qui ont fait tous les Castlevania. Enchaînons donc par le point le plus important et qui fera toujours couler autant d’encre : la 3D dans Castlevania. En 2003, il existe dans la mémoire des joueurs deux « séries » de Castlevania. Tout d’abord les Castlevania en deux dimensions, avec le personnage vu de coté, dessiné, qui explore un grand château, tel Symphony Of the Night ou Aria Of Sorrow. La réputation de ces épisodes n’est plus à faire car ils sont excellents et reconnus tel quel. Ensuite viennent les deux premiers et les deux seuls Castlevania en 3D qui sont sortis sur Nintendo 64 : Castlevania 64 et Castlevania – Legacy Of Darkness. Comme ils sont très similaires, on va abréger en les appelant les Castlevania 64. Maintenant on peut facilement affirmer qu’il est de notoriété publique que ces épisodes ne sont pas appréciés des joueurs, ou tout du moins que tout le monde affirme que Castlevania 64 est une bouse (je ne suis pas d’accord mais bon, c’est comme ça). Nous avons donc pour résumer : les Castlevania en 2D qui sont « super » et les Castlevania en 3D qui sont « bouhhhh pas bien ». Mais la, Konami est bien embêté car il doit sortir un Castlevania sur Playstation 2, et il sait pertinemment qu’un jeu en 2D ne se vendra pas car il aura l’air vieux. Il décide donc de confier à l’équipe qui a fait les « super » jeux en 2D la réalisation d’un « super » jeu en 3D. Cette équipe est conduite par Igarashi. Ce dernier ne cache pas qu’il n’aime pas Castlevania 64 comme beaucoup de monde...
Autre point important, Capcom et Tecmo, deux ennemis de toujours de Konami ont chacun sorti un jeu d’action-recherche en 3D que sont Devil May Cry et Rygar, tous les deux sur Playstation 2, tous les deux des très bons jeux, avec le statut de « Hit » pour Devil May Cry.

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Dans les jeux en 3D, tout le monde aime les jolies graphismes. C’est beau, on regarde sous toutes les coutures, on ne voit que peu de pixels, c’est comme à la télévision, etc. Mais force est d’avouer que dans la majorité des jeux, les caméras qui filment mal l’action : elles préfèrent filmer les murs ou le visage du héros : du coup le joueur voit rien et meurt de façon frustrante. Du plus contrôler un personnage dans un univers en trois dimensions n’est pas de toute simplicité : cela demande au joueur beaucoup de précision et une très bonne perception des distances. Bref, ce n’est pas la panacée. Mais l’équipe de Lament Of Innocence a trouvé une solution à ces soucis : faire des salles rectangulaires, grandes, plates et vides. Du coup, la caméra n’est jamais gênée par un obstacle, et le contrôle à la manette beaucoup plus facile. Ce choix décisif va profondément altérer le jeu…

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Vous êtes Léon, un chasseur de vampire qui êtes équipé d’un fouet. En face de vous, un graaaand château qui possède une graaaaaande salle ronde. Sur le sol de cette salle se trouve cinq ronds. Lorsque vous marcher sur un rond, vous êtes emmené dans une partie du château : un théatre, un sorte d’ancienne équipe, un laboratoire seront vos lieux d’actions. Vous pouvez donc faire les niveaux dans l’ordre que vous voulez, sachant juste qu’après avoir vaincu le boss de chacun d’entre eux, un dernier niveau s’ouvrira : les quartiers du vampire. Tous les niveaux ne sont pas de la même difficulté, cela vous permettra donc d’avancer à votre rythme et d’en changer si vous vous bloquer dans l’un. Contrairement a Symphony Of the Night et aux Castlevania sur GameBoy Advance, il ne s’agit pas d’explorer le château pour trouver des objets qui permettent d’aller plus loin, mais vraiment de se frayer un passage entre les ennemis jusqu’au boss, sans mourir. Malgré la carte, les statistiques et les reliques, il ne faut pas s’y tromper, Castlevania est un jeu d’action, rien de plus, rien de moins.

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Attaquons ainsi le point fort indiscutable du jeu : la maniabilité. Je l’ai dis, le contrôle est aisé, excessivement aisé. Léon, le héros, répond au doigt et à l’œil sans aucune difficulté. Il peut attaquer de plusieurs manières avec son fouet, par des enchaînements de coups rapides et de coups puissants que vous découvrirez le long du jeu. Son fouet peut être enflammé (entre autres) et la c’est encore plus magique, le fouet claque dans tous les sens, laisse des traînées, casse tout, Léon esquive, bloc les attaque (ce qui lui recharge sa barre de magie), fait des saltos arrières : bref c’est du bonheur. Le tout dans une fluidité et une aisance à faire frémir le héros de Rygar, paraplégique. De plus, le jeu est en 60hz et ne ralentit jamais même chez nous, européens souvent malchanceux de ce point de vue. En plus de ce merveilleux fouet, Léon peut s’équiper des fameuses armes : la croix, le couteau, la hache, le diamant et la fiole. La montre qui arrête le temps n’est pas présente et c’est dommage car ils auraient pu faire des jolies effets graphiques, mais bon on est pas la pour rigoler. Ces armes sont dispersées dans les niveaux mais somme toutes assez rares : quand vous en avez une c’est pour longtemps, il faut donc apprendre à utiliser toutes les armes, et de toutes les manières possibles. En effet une arme peut s’utiliser de plusieurs manières possibles, tout comme dans Harmony Of Dissonance. Suivant le cristal que vous utilisez avec l’arme, l’effet sera différent (mais toujours très beau). Le tout consomme des coeurs comme d’habitude. Par exemple le couteau avec le cristal vert fera tirer à léon une énorme boule d’énergie, tandis qu’avec le cristal rose Léon lancera 5 ou 6 couteaux magiques qui iront taper l’ennemi ou qu’il se trouve. La différence avec Harmony Of dissonance est que vous pouvez choisir votre cristal avec le stick droit de la manette mais aussi le désactiver. Il n’est donc plus nécessaire de passer par le menu pour utiliser ou pas les cristaux, et donc profiter de l’utilisation normale des armes. De même, toutes les potions et tous les équipements utilisent ce menu : vous devez donc tout gérer en temps réel, sans pause, face à l’ennemi, et je vous jure que ce n’est pas facile ! Mais le rythme du jeu n’est pas interrompu, et cela est primordial pour un jeu d’action.

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Le jeu est donc orienté action. Tout comme les premiers Castlevania alors ? Non pas tout à fait car il n’y a presque jamais de plate-formes et donc de sauts à effectuer. Pourquoi ? Parce comme nous l’avons dit au début, les salles sont grandes, rectangulaires et désespérément plates. Et la on arrive au point qui me fait dire que Lament Of Innocence n’est malheureusement pas un grand jeu : la conception des niveaux est « minable ». « Minable », c’est un mot fortement péjoratif il faut l’avouer, mais c’est comme ça. La conception des niveaux a été totalement sacrifiée pour faciliter la gestion des caméras. De plus, les pièces et couloirs sont souvent répétés : ce qui donne une impression de déjà vu lorsque l’on traverse les niveaux. Le château étant drastiquement plat, il n’y a pas de tour à escalader, de petits couloirs, de toits. Cela a des conséquences très fâcheuses : c’est sûrement l’un des seuls Castlevania à ne pas avoir de tour de l’horloge avec ses engrenages. Comme vous pourrez le remarquez dans la section « niveaux » de Lament Of innocence, je n’ai vraiment rien à dire sur les niveaux, car hormis les graphismes, la musiques et les ennemis, ben c’est assez creux. Certes, il y a certaines pièces un peu plus recherchées tel que la tour des éclairs, mais elles sont très rares. Pour finir avec les gros défauts du jeu, citons le système de « hub » (une salle de départ pour tous les niveaux) et les caméras. Le système de hub est vraiment super mauvais : on aurai aimer pouvoir se balader dans le château pour trouver les portes et les passages qui mène aux niveaux, comme dans Mario64 par exemple. Pour les caméras, c’est assez idiot comme problème, mais elles à tendance à trop regarder le sol. Ce n’est pas vraiment génant lorsque l’on joue mais on ne voit jamais le haut des murs ou le plafond, sauf quand on saute. Et ça c’est terrible car les plafonds tout comme le reste du jeu, sont terriblement soignés. Mon conseil est donc : sauter partout.

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Terriblement soigné, c’est l’image que l’on se fait du jeu. D’accord les salles se répètent mais force est d’avouer qu’elles sont très belles graphiquement. Il y a des tableaux et des mosaïques un peu partout, du bois finement sculpté, des bougies un peu partout, des jeux de lumières très convaincants ou encore des bibliothèques. Pour les ennemis, c’est la même chose. On retrouve tout un tas d’ennemis des précédents Castlevania. Ceux-ci sont admirablement modélisés en 3D, très bien animés, aisément reconnaissable et leurs attaques sont originales. Par exemple, la panthère noire que l’on retrouve régulièrement dans Castlevania ressemble vraiment à une ombre, prête à foncer sur Léon. Et le meilleur dans tout cela ? Il n’y a presque aucun temps de chargement pendant le jeu. Juste quelques petites secondes lorsque vous rentrez dans un niveau, mais plus rien après. Bref, la prestation technique est excellente. Enchaînons rapidement sur les musiques du jeu, de Kojima (toujours Symphony Of The Night et Aria Of Sorrow). Celles-ci sont magnifiques, vraiment grandioses. Mais je pense tout de même qu’elles le sont peut-être trop, critique que je suis. En effet, je trouve qu’elles ne sont pas toujours très adaptées à l’action du jeu, peut-être parce que la plupart d’entre elles sont assez lentes. On aurait gagné à avoir quelques remix de Bloody Tears. Je vous avoue volontiers cependant avoir traîné dans certains niveaux uniquement pour profiter de leurs musiques :).

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Il reste encore pas mal de choses à dire sur ce Castlevania, notamment sur le scénario. Comme vous l’avez sûrement compris, cet épisode nous compte l’histoire du premier Belmont et sa rencontre avec « le mal » ! Nous avons donc une jolie histoire pour ce Castlevania, même si aurait aimé qu’elle soit plus poussée comme le personnage de Joachim dont on ne sait pas grand-chose. De plus, alors que le jeu est graphiquement exemplaire, les scènes cinématiques font elles très série télé de seconde zone. C’est pas bien grave mais bon, tant qu’a faire quelque chose de bien, autant aller jusqu’au bout ! Dans tous les cas, on attend la fin avec impatience pour mieux comprendre le tout.
Ce Castlevania est un au final bon jeu d’action, sans aucun doute. Mais je persiste à croire que le fait de vouloir s’éloigner le plus possible de Castlevania 64 et de ses niveaux tortueux a provoqué une chose pire encore : un Castlevania vide. Contrairement à l’ensemble des autres épisodes, le château est indigne avec ses salles vides. La difficulté de la conception 3D a donc été admirablement esquivée, et le résultat n’est pas mieux à mes yeux. Le jeu est joli, fluide, agréable à l’oreille, mainiables à souhait et les combats sont admirables mais qu’est-ce qu’un Castlevania sans un château digne de ce nom ?

apercu
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